Traditionnelle sortie automnale de la SSNPP. Première étape, Creux de terre à Chavornay. Le petit oasis situé dans l'axe de migration du Plateau suisse est, en automne, l'un des meilleurs sites d'observation d'oiseaux de toutes sortes. On peut y observer - entre autres - la Bécassine des marais ; les Bécasseaux variables, de Temminck, minute ; les Chevaliers culblancs, sylvains, aboyeurs, arlequins ; les Gravelots, le Martin-pêcheur ; les Hérons cendrés, pourprés, garde-boeufs ; les deux Aigrettes ; le Busard des roseaux ; le Balbuzard pêcheur et exceptionnellement le Butor étoilé. Tout cela au beau milieu d'une plaine agricole exploitée intensivement.
De nombreux oiseaux fréquentent les lieux mais la distance est trop importante pour espérer prendre des photos intéressantes. Par chance, un Cormoran pygmée se tient en retrait à droite de notre observatoire. Et il n'est pas seul, nous avons en observer huit ou neuf. Deux fois plus petit que le Grand Cormoran, il a le même régime ... du poisson, du poisson et du poisson qu’il attrape en nageant sous l’eau. Le Cormoran pygmée est un visiteur irrégulier depuis une vingtaine d'années, mais il est de plus en plus fréquent dans le Nord vaudois et le Chablais. Mais le Jura n'est pas en reste avec, notamment, un individu observé début septembre aux étangs de Bonfol.
Seconde étape et accessoirement pause de midi, l'embouchure du Mujon à Yverdon. Cet endroit magnifique, composé d'une forêt alluviale, de l'embouchure d'une rivière et d'îles a été récemment renaturé. Des canards en pagaille, des tonnes de cygnes, des centaines de cormorans, des dizaines de laridés et d’innombrables limicoles pour le plaisir des yeux. Des délicieux biscuits aux pommes, un excellent cake sans noix et un succulent gâteau aux noisettes pour le plaisir du palais.
Troisième étape, le Fanel à Cudrefin. Je me rends rapidement à l'extrémité du môle pour profiter de la lumière de fin de journée car elle accentue subtilement les reliefs. Un groupe d'une vingtaine de Harles bièvres et un Goéland leucophée se tiennent à l'extrémité de la jetée. 
Je quitte la pointe du môle et retourne insensiblement en direction des terres. Cette façon de faire permet de profiter de la lumière rasante et de ne pas être ébloui par le soleil couchant. Un Goéland leucophée - juvénile ou premier hiver - difficile de déterminer l'âge pour le non-initié, vole à quelques mètres de moi ...
... puis un autre individu, mais dans l'autre sens cette fois ... et plus proche encore.
L'ambiance est au farniente ... de nombreuses Mouettes rieuses, étonnamment muettes, profitent des derniers rayons de soleil ...
... une grande Aigrette scrute minutieusement les bords de la jetée à la recherche de nourriture ...
... une Bergeronnette printanière se tient à l'affût et chasse les insectes qui passent.
Posté légèrement en contre-bas, je découvre en revenant sur le sentier un Tournepierre à collier. Je pensais que c'était un Chevalier guignettte ; les deux sont assez semblables en plumage internuptiale. J'avais en tête un plumage bigarré, noir, blanc et marron pour le Tournepierre alors qu'à cette saison son plumage est terne. Merci Muriel.
Le Tournepierre à collier a une attitude typique : il débusque les proies cachées en retournant les pierres de son bec court et conique. Omnivore, la majorité de son alimentation est constituée de mollusques, crustacés et vers marins. Migrateur au long cours, il niche dans les terres arctiques début juin et hiverne en France, en Grande Bretagne, en Espagne ou en Afrique. C'est un migrateur rare en Suisse où il fait escale sur les rives des grands lacs du Plateau et du Tessin. Magnifique rencontre.
Cette ambiance de fin de journée est extraordinaire. Les passages inattendus de groupes d'oiseaux renforcent encore la magie du crépuscule. Trois Canards colvert ...
... un groupe d'une vingtaine de Courlis cendrés ...
... un dernier Goéland leucophée ...
... et cinq Oies cendrées mettent fin à ce magnifique spectacle. Le Vivant dans toute sa splendeur.
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