A force d'être en nature, j'ai développé une certaine accoutumance, voir même une dépendance. Un désir irrépressible de venir en nature pour consommer ma dose. Une connexion par tous les sens - la vue, le toucher, l’ouïe, l’odorat et le goût - pour s'émerveiller de la complexité et de la magie du Vivant.
Ici, tout est mystère, découverte et enchantement. La parade de ce couple de Pics mars participe, elle aussi, au merveilleux. 
Le détail qui saute au yeux est la couleur rouge vif de leur calotte hérissée. Le couple se poursuit dans les banches, pousse des drôles de chants geignards pour finalement s'accoupler.
Par chance, ce que je pense être la femelle, se rapproche de moi et disparaît derrière un chêne. J'attends fébrilement qu'elle réapparaisse mais rien ne se passe.
Au bout d'un quart d'heure, ne voyant rien venir, je décide de contourner le chêne. Je la cherche sur le tronc mais la découvre en train de quitter une loge située dans l'arbre sec adossé au chêne.
Cette loge, que les deux partenaires ont certainement foré pendant près de deux semaines, accueillera une ponte de 5 ou 6 œufs.
L'incubation, assurée en alternance par le couple, durera de 11 à 14 jours. Je m'éloigne discrètement, me réjouissant déjà des observations à venir.
Plus tard, un tambourinage, que je reconnais très bien à sa cadence et son timbre, résonne dans la forêt. C'est à coup sûr le Pic cendré ... sur son tronc favori.
La densité du feuillage m'a permis une approche rapide et discrète : il est bien là !
Sur le chemin du retour, un petit passage à proximité de la loge nouvellement découverte, confirme bien mes espoirs.
Une nichée est certainement en route. Dès que le dernier œuf sera pondu, la couvaison débutera. Les deux partenaires se relayeront pendant une dizaine de jours pour garder ce petit monde bien au chaud.
Émerveillement encore et toujours. Une silhouette de Pic vert en contre-jour à quelques mètres de moi. 
Retour au début