Le soleil est annoncé avec des températures à plus de 20 degrés : toutes les conditions sont réunies pour vivre une belle journée de migration. Je grimpe au sommet de la montagne pour arriver à l'instant où la brume se dissipe et laisse apparaître les premiers Pigeons ramiers.
Des vols de quelques dizaines d'individus se suivent irrégulièrement. Tantôt à droite, tantôt à gauche, proches ou lointains : le spectacle commence.
Puis, des groupes de centaines d'oiseaux apparaissent à l'horizon. Ils se rapprochent lentement, passent au dessus de moi et disparaissent derrière la forêt.
Le spectacle est vraiment saisissant.
D'autres groupes volent plus bas, suivent le relief, empruntent la cluse et filent dans la vallée.
Dans l'après-midi, un groupe de 200 à 300 pigeons fait une petite halte dans la forêt où je me tiens.
Les premiers se posent sur la cime des arbres juste en dessus de ma tête dans un tohu-bohu assourdissant. Les derniers arrivés s'installent dans les arbres en lisière.
L'un deux s'aventure dans la forêt, à quelques mètres de mon poste d'observation. Mais très vite, tous repartent vers le sud.
Fin d'après-midi, l'essentiel de la troupe, plus de 20'000 selon mes estimations, est passé. Le ciel retrouve le silence et le calme, mais les marques laissées par une autre forme de migration lézardent le ciel. Une migration qui, elle, n'a rien de poétique et qui détruit la planète.
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