Petite sortie entre deux averses, pour s'aérer le corps et l'esprit. Une cinquantaine d'Hirondelles rustiques filent à vive allure entre les bâtiments d'une ferme. Je me suis accroupi pour ne pas les effrayer, mais c'est c'est plutôt l'inverse qui se passe. Elles surgissent dans mon dos et passent en rase-mottes à moins d'un mètre. Je reste près d'un quart d'heure à suivre leurs incroyables chorégraphies.
Je poursuis ma balade et découvre des Grives musiciennes. Elles se tiennent dans les hautes herbes à la recherche de nourriture. En longeant une haie, j'arrive à m'approcher suffisamment sans les effrayer. Je m'adosse à un arbre et attend patiemment qu'elles s'approchent de moi.
Ma patience est finalement récompensée, quelques unes se trouvent maintenant à moins d'une dizaine de mètres. Espèce commune, la Grive musicienne est un oiseau assez discret, furtif et très craintif. Elle se distingue de sa cousine la Grive draine par sa grandeur - elle est plus petite - et par les taches brun-noir en forme de cœur inversé - taches "sagittées" pour les pros - qui couvrent le dessous du corps.
Mais c'est surtout son chant - une suite de notes variées, claires, puissantes et flûtées - qui permet de la repérer au sommet des arbres. Elle répète toujours 2 à 3 fois sa ritournelle, puis passe à une autre qu'elle répète à nouveau et ainsi de suite. C'est un des premiers chants qui, au début de la belle saison, enchante la forêt.
Autre décor, un énorme champ de tournesols. Au loin, de nombreux Chardonnerets élégants s’agitent sur les fleurs d’un jaune pétant. Par chance, je découvre à quelques mètres, un Tarier pâtre sur une fleur qui émerge. Insectivore par excellence, il trouve ici toutes sortes d'insectes et araignées.
Un peu plus loin, un mâle chasse à l'affût depuis un poste plus élevé. Il s'envole de son perchoir puis y retourne, inlassablement, à la manière des gobemouches. Il peut également effectuer un vol stationnaire.
Un autre jeune se tient un peu plus loin. Sédentaire ou migrateur à courte distance, peu fréquent, le Tarier pâtre est présent toute l'année en Suisse. Avec des hivers de plus en plus doux, certains évitent de partir en migration. Particularité de cette espèce, elle installe son nid au sol.
Cette culture de tournesols est une aubaine qui ravit les granivores - les Chardonnerets élégants - et les insectivores - les Tariers pâtres - et ... l'observateur.
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