La forêt se réveille ... flore et chants oiseaux fleurissent et de plus en plus de chants se font entendre. C'est le printemps qui s'installe avec 15 jours d'avance. Les températures en dents de scie de ces dernières semaines y contribuent certainement.
Avec le retour du Pouillot véloce, c'est toute la forêt qui vibre à nouveau. Ce migrateur partiel récemment de retour du sud, répète inlassablement son "tsip, tsap, tsip, tsap". C'est certainement un des premiers chants à mémoriser pour l'ornithologue débutant. Celui de la Grive musicienne - de retour depuis quelques semaines déjà - est aussi facile à identifier. C'est une suite de notes diverses, claires et puissantes, de tonalité élevée et bien distinctes. Mais, c'est sa répétition ( 3 à 4 fois  ) qui fait la typicité de son chant.
Et pour compléter ce duo de chants printaniers, celui du Pigeon ramier, une roucoulade de tonalité basse, répétitive et monotone,  est incontournable. Aucun doute : c'est le début de la belle saison.
Le Pic noir est aussi sensible à cette énergie de début de saison. Dès janvier, mâle et femelle paradent en s'attirant mutuellement par des petits cris. J'ai eu à plusieurs reprises la chance d'observer un couple se poursuivre en tournant autour d'un tronc, un peu comme une partie de cache-cache.
La Sittelle torchepot est déjà dans la phase d'aménagement d'une loge pour y élever ses petits. C'est surtout la femelle qui s'investit dans l'aménagement du nid à proprement parler.
Elle recherche des copeaux d'écorce qu'elle taille et récolte dans les alentours. Et si besoin, elle réduira la taille de l'entrée pour dissuader d'éventuels concurrents ou prédateurs ... d'où son nom ... torchepot !
Quant au mâle, il chante maintenant pour défendre son territoire. Ce qui nécessite beaucoup d'énergie pour les cavernicoles, les cavités étant très convoitées, entre autres, par l'Étourneau sansonnet ou le Pic épeiche.
Le Grimpereau des bois est lui aussi dans la phase frénétique qui suit la période froide. Il inspecte méthodiquement chaque branche à la recherche de nourriture, insectes ou araignées. Son bec fin et arqué est particulièrement bien adapté pour cette prospection. Dès qu'il arrive au sommet, il redescend au pied d'un autre autre tronc alentour pour recommencer sa quête endiablée ... sans même se soucier de ma présence.
Le Troglodyte mignon, qui lui aussi a passé tout l'hiver ici, est très présent à cette période. Petit mais costaud - une dizaine de grammes - son chant qui résonne dans toute la forêt peut dépasser les 90 décibels ... aussi puissant que le bruit d'une moto.
Le Pic épeiche rivalise aussi en terme de puissance sonore pour marquer son territoire. Mais lui le fait en tambourinant sur une branche de bois mort ou un tronc creux aux caractéristiques bien choisies pour produire un son très fort qui porte sur une longue distance. C'est lors de la parade en février-mars, que les mâles et les femelles tambourinent ... c'est donc le moment d'en profiter ! Tous en nature !
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