Petite sortie à l'aube, bien avant le lever du soleil, pour observer le Râle d'eau. Les jours précédents, je l'avais entendu couiner dans les parages à plusieurs reprises. Les conditions de lumière sont limites, mais l'oiseau est tellement farouche que j'ai décidé de venir très tôt pour l'observer ...
... d'autant plus lorsqu'il a des jeunes. Et la chance est avec moi, un adulte et deux poussins se montrent timidement. Ils sont constamment sur le qui-vive et restent bien à l'abri entre les roseaux.
La femelle pond de six à dix œufs dès le début avril. Ces deux poussins sont donc certainement issus d'une seconde nidification et ils dépendent totalement de leurs parents durant une quinzaine de jours. Ils seront autonomes après un peu plus d'un mois. J'espère que ces deux jeunes parviendront à l'âge adulte car la prédation est très importante. Des photos réalisées au même endroit sont visibles dans la chronique de 2022.
Petit à petit, en même temps que le jour se lève, la roselière s'anime. Un juvénile de Gallinule poule d'eau sort des roseaux ...
... tandis qu'un mètre en dessus, ce sont deux juvéniles qui expérimentent la notion d'équilibre. Le roseau ploie dangereusement sous le poids des deux aventuriers, mais finalement, l’exercice se terminera par une descente maîtrisée et en douceur jusqu'au niveau de l'eau.
Le soleil est maintenant bien présent. Une couleuvre à collier en profite quelques instants pour se réchauffer avant de disparaître sous l'eau. La chasse est ouverte ...
... et pas seulement pour la couleuvre, mais également pour la Rousserolle effarvatte, la plus commune des rousserolles. Au menu : des insectes. La chaleur des rayons du soleil incite maintenant les insectes à sortir de leur torpeur.
Et elle n'est pas toute seule, plusieurs individus profitent de l'agitation naissante.
La période de reproduction passée, la Rousserolle effarvatte fait des réserves de graisse pour supporter le long voyage migratoire qui aura lieu vers la fin de l'été. Direction : l'Afrique.
Le Martin-pêcheur n'est pas en reste, lui aussi profite des douces heures du début de journée pour pêcher. Extrêmement productifs, ils peuvent enchaîner deux à trois nichées durant la saison et sont constamment en recherche de nourriture.
De plus, il doit donc compenser la petite taille de ses proies par une pêche... soutenue. Plus de dix poissons par jour en moyenne. Mais en hiver, ça peut être plus car pour résister au froid, il doit manger la moitié de son poids chaque jour ! Bon, toutes ces émotions m'ont donné faim, il est temps de rentrer déjeuner, je suis en piste depuis 6h.
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