Petite visite matinale au couple de Pies-grièches écorcheurs dans une ambiance très particulière : le ciel est voilé par du sable du Sahara et la végétation est détrempée suite aux précipitations de la nuit.
A peine arrivé, je découvre un juvénile dissimulé dans un arbuste d'aubépine. Il reste immobile une dizaine de minutes puis, d'un bond maladroit, retourne sous le feuillage vingt centimètres plus bas. Je reste encore quelques instants à observer le buisson dans l'espoir de le voir, lui ou l'un des autres jeunes.
Plus tard, lorsque le soleil a réchauffé l'atmosphère et séché la végétation, le mâle se présente avec une proie et disparaît aussitôt dans les fourrés. Les jeunes ont faim.
Le comportement de la femelle à mon égard est plus prudent. Elle approche par petites étapes comme pour se rassurer que je ne représente pas de danger. Et, au bout d'une vingtaine de minutes, je passe presque inaperçu ; elle s'approche à moins de dix mètres. Ensuite, c'est le mâle qui fait de même.
Quel magnifique oiseau ! Madame, toute proche, sous ses plus beaux atours, œil fardé, bec affuté et chemisier de dentelle ...
... et Monsieur ... qui n'est pas en reste avec son manteau marron et son masque de zorro. Et dire, qu'il y a quelques dizaines d'années, ses cousines la Pie-grièche à tête rousse et la Pie-grièche grise nichaient dans nos vergers. Cette situation me désole. J'espère qu'à l'avenir, nous saurons préserver la nature et rétablir des écosystèmes afin de conserver les populations de grièches et qui sait, accueillir à nouveau les deux cousines disparues.
Rassurés de l'absence de danger me concernant, mâle et femelle reprennent le service du petit déjeuner auprès de leurs jeunes ...
...  un va-et-vient régulier s'ensuit grâce aux nombreux insectes à disposition. Mais je ne verrai aucun jeune, ils restent cachés dans les buissons.
Retour, en fin de journée, auprès de la famille grièche. A nouveau la femelle me toise mais ne semble pas dérangée par ma présence. En tous cas, elle ne le manifeste pas. Lorsqu'ils sont inquiets ou qu'ils se sentent menacés, ils balancent la queue frénétiquement en poussant des cris d'alarme.
L'observation est la règle numéro une. Elle permet, en restant à bonne distance, de voir et comprendre les agissements des uns et des autres sans les déranger. Dans ce cas, cette approche m'a permis d'observer quelques mouvements inhabituels dans les buissons et d'y découvrir un juvénile.
... puis un deuxième !
Tout aussi curieux que moi, ce juvénile ne manifeste aucune crainte. Il découvre là certainement son premier bipède. Pour ma part, ce face-à-face me remplit de joie ! La descendance de cette famille est bien assuré.
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