Elle se faufile et disparait. Je ne peux espérer en voir davantage tant la végétation est dense. Après 15 secondes, elle remonte pour repartir discrètement vers le cordon boisé de la rivière.
Ce petit jeu va durer près d'un heure avec, à chaque apparition, un parcours et un déroulement à peu près identiques.
Je prends mon vélo et change d'endroit. De nombreux petits cris de contact, à proximité d'une roselière, m'interpellent. Je m'arrête, pose mon vélo et me cache immobile dans l'ombre d'un arbuste. Cette séance d'observations sera plus riche car le site est plus important et les jeunes sont déjà hors du nid et par conséquent, plus actifs. Petit à petit, les oiseaux m'oublient, reprennent possession de leur territoire et se dévoilent progressivement.
Clairement identifiable à son chant, la Rousserolle effarvatte est la plus commune des rousserolles. Pas de dimorphisme, mâle et femelle sont identiques.
Ce juvénile est identifiable à la commissure du bec qui est très marquée permettant ainsi d'ouvrir pleinement son bec lorsqu'il est nourri par ses parents. Dans deux mois, il partira en migration ce qui lui laisse le temps de prendre du poids de façon à être capable d'effectuer le grand voyage qui le conduira au sud du Sahara.
Les oiseaux se déplacent de tige en tige, s'agrippent ou effectuent de courts vols d'un massif à l'autre. Ils montent et descendent avec agilité le long des tiges, passant de l'une à l'autre à la recherche de nourriture.
De nombreux juvéniles d'âges différents attendent patiemment leur pitance. Quelle chance de pouvoir observer  et s’émerveiller de cette nature si riche et si proche.
Retour au début