Ambiance d'automne ce matin. Je me mets en route très tôt. Une intuition me pousse à passer par un promontoire qui réserve parfois de belles surprises. Et c'est le cas aujourd'hui : quatorze chamois sur le versant opposé. La scène est incroyable autant par le nombre que par la composition ... digne des photographies de groupes sportifs du début de siècle passé où chaque athlète posait fièrement.
Je poursuis ma sortie avec un petit crochet par la vigne. Le milieu est propice à la biodiversité et il réserve souvent de belles surprises : lièvres, chevreuils et bien sûr de nombreux oiseaux. Une Pie grièche écorcheur à l'affût est toujours une très belle observation. A plus forte raison lorsqu'elle se laisse approcher et observer de longues minutes. Le mâle est à la chasse tandis que la femelle couve. Encore quelques jours et la période d'incubation d'une quinzaine de jours sera terminée. Ensuite, ce sera le bal pour nourrir les quatre à six jeunes.
Plus loin, c'est un Bruant jaune qui s'égosille pour marquer son territoire. Sa femelle est certainement au nid, quelque part bien cachée sous une grosse touffe d'herbe, toujours proche du sol. Si tout va bien, elle mènera à bien une première nichée de trois à cinq oisillons puis, une fois les jeunes émancipés, une deuxième nichée suivra.
Le bruant et la pie se tolèrent mutuellement. L'un est sédentaire, l'autre migrateur au long cours. L'un niche au sol, l'autre dans les buissons mais ils ont un point commun : tous deux chassent à l'affût depuis un poste surélevé. Et la vigne offre des conditions idéales : de très nombreux guets surélevés, une végétation rase avec plein d'insectes et quelques buissons pour que la pie puisse y installer son nid.
Changement de décor : la campagne agricole pour y observer une Alouette des champs. C'est un mâle qui s'élève dans les airs en chantant gaiement pour marquer son territoire. Son chant peut durer plusieurs minutes sans interruption permettant ainsi de le localiser haut dans le ciel. Tout cela pour marquer son territoire et ... séduire une femelle, quelque part au sol.
Retour en forêt pour rendre visite au couple de Gobemouches noirs. C'est la femelle que j'observe en premier. C'est bon signe car manifestement les parents poursuivent le nourrissage des jeunes qui pourront tout prochainement prendre leur premier envol.
Encore la femelle ...
... aussitôt suivie par le mâle qui se pose sur le même perchoir. La cadence est très rapide. Femelle et mâle se succèdent environ toutes les cinq minutes avec le pique-nique ; ce qui indique bien que les jeunes sont proches de l'envol.
Une amie ornithologue m'a signalé la présence d'un Rougequeue à front blanc. Ce très bel oiseau - relativement rare - est malheureusement en déclin depuis une quarantaine d'années du fait de la destruction de son habitat et l'exploitation intensive des prairies. Migrateur au long cours, il est de retour chez nous au mois d'avril. A ne pas confondre avec son cousin le Rougequeue noir, qui lui est très commun et sédentaire.
Le mâle nuptial est facile à identifier : roux-orange vif dessous, brun très foncé dessus et un front blanc. La femelle est plus discrète, autant par son plumage que par son comportement. Brun foncé dessus et brun plus clair dessous. Et par chance, les voici réunis pour la photo. Merci Denise !