Petite sortie à la fraîche ... à la Petite Camargue alsacienne. Située dans l’ancien lit majeur du Rhin, c'est la première Réserve Naturelle Nationale d’Alsace, classée en 1982. Un mystérieux gardien nous accueille ...
... le Héron cendré. Chaque visite nous réserve son lot de surprises. Aujourd'hui, c'est la proximité avec plusieurs hérons qui viendront tout près de la cabane d'observation pour pêcher ou faire leur toilette.
Ici, nous avons la chance de pouvoir l'observer sans être vu car, dans nos campagnes ou près de nos rivières, il est très farouche et s'enfuit dès qu'on arrive à cent mètres de lui. Et même si l'espèce est commune, elle n'est pas pour autant inintéressante.
 Plusieurs fois par jour, c'est toilettage. Opération minutieuse qui consiste à nettoyer les pattes, le bec et surtout, à lisser et à réorganiser les plumes. Le héron éjecte les parasites qui se logent dans ses plumes et il lisse celles-ci avec une sécrétion cireuse tirée de sa glande uropygienne.
Opportunisme, le Héron cendré se nourrit de poissons, de grenouilles, de couleuvres à collier, de musaraignes aquatiques qu'il trouve dans les milieux humides. En milieu terrestre, il chasse des campagnols, des rats et même des oiseaux parfois.
Hormis les Grands Cormorans, très présents ici, la Foulque macroule est l'espèce la plus représentée à cette période de l'année. Toilettage obligatoire pour elles aussi.
Je suis toujours surpris par leurs énormes paluches. Du fait qu'elles vivent principalement dans les milieux marécageuses, leurs pattes se sont développées ainsi afin d'avoir une plus grande autonomie dans les eaux denses, mais aussi de courir plus efficacement et de se défendre des prédateurs. Un joyeux mélange entre gardien de but et boxeur.
Le rebelle insaisissable s'est joué de nous avec beaucoup de malice. Mais c'est le jeu !
Autre observation bien singulière : un ragondin faisant sa toilette. Ses moustaches blanches et sa queue fine et ronde permettent facilement de le différencier de son cousin le castor.
Originaire d’Amérique du Sud, il a été introduit en Europe vers la fin du 19ème siècle pour l’exploitation de sa fourrure. Mais dès la crise économique de 1929, les élevages de ragondins ont cessé. Il s’est alors retrouvé libre dans la nature.
Mais étant très prolifique, il pose énormément de dommages : effondrement des berges, affaiblissement des digues, attaque aux cultures. Et surtout sa présence massive nuit à l’équilibre biologique des écosystèmes. De plus, il risque de transmettre à l’homme des maladies qui, dans certains cas, peuvent être mortelles.
Toutes ces raisons font de lui un nuisible. L’Homme est quasiment son seul prédateur contrairement où, dans son pays d’origine, le puma et l'alligator le régulent naturellement.
Cette situation résume à elle seule les méfaits de la sur-exploitation animale et ses conséquences pour l'équilibre des écosystèmes. L'humain exploite sans scrupules et sans se soucier des dommages que cela peut causer. Les cas sont très très nombreux, un autre exemple bien visible ici : la surabondance d'algues présentes sur ce plan d'eau est le résultat de l'utilisation excessive d'azote dans l'agriculture. Mais jusqu'ici tout va bien !
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