Le fantôme me hante. Je retourne sur son territoire pour y chercher des indices de sa présence et qui sait, peut-être l'observer. L'ambiance et les décors sont grandioses. 
Je m'installe et attends, après plus de 30 minutes, un Chamois apparait sur la crête.
Il descend prudemment entre les rochers abruptes tel un acrobate, puis, arrivé à quelques mètres de moi, s'arrête et me toise. Je ne bouge pas d'un cil, immobile derrière mon appareil photo.
Il s'éloigne et semble très intrigué par cette chose qu'il n'arrive pas à définir. A plusieurs reprises, il feint s'éloigner mais regarde rapidement dans ma direction. Il se rapproche à nouveau. Mes membres sont engourdis mais je ne bouge pas d'un iota. Cette proximité à quelle chose de jouissif, une relation subtile s'installe. Sorte de partie de cache-cache mystérieuse.
Il ne décroche toujours pas et s'éloigne insensiblement. Puis il reste caché quelques minutes derrière un gros tronc, penche quelque fois la tête et semble m'épier.
Puis, il sort de sa cachette. Cette merveilleuse rencontre prendra fin après de longues minutes, lui s'éloignant sans crainte, moi ébahi ... profondément heureux. La magie du vivant ... où le temps est suspendu, où tout s’arrête, sans vraiment s’arrêter. Où quelque chose se passe et dont on ne sait pas comment ça va se terminer. J'éprouve une fascination presque irrationnelle devant cette forme de beauté et une joie indicible.
Adossé à l'arbre qui me camouflait, je savoure les derniers instants passés lorsqu'un Grimpereau des bois se pose sans bruit en face de moi. Je connais son petit manège, il va grimper en tournant autour du tronc, puis va redescendre aussi sec ... pour remonter ensuite.
J'ai l'avantage de connaître sa technique. Je me place alors favorablement au pied de l'arbre en attendant son retour. Quelques minutes plus tard, le revoilà ... magique !
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