Retour au bord de la rivière car, durant cette période de canicule, c'est là que les températures sont les plus agréables. Et c'est aussi là qu'il y a le plus d'oiseaux .... mais il faut se lever de bonne heure. J'en aperçois qui se tiennent dans de petits arbustes sur les rives asséchées. Ils chassent des insectes qui passent au dessus de l'eau. Je m'approche discrètement en rampant sur les galets et découvre des Pouillots véloces ; des juvéniles qui suivent la leçon de chasse prodiguée par un des parents.
Le juvénile, dont une partie du plumage du corps est encore constitué de duvet, observe et attend avec avidité son repas. Insectivore, le Pouillot véloce est très commun en Suisse. Il a la particularité de nicher au sol ... dans un nid bien caché sous une touffe d'herbes ou sous des feuilles mortes.
Un autre juvénile, camouflé dans la végétation, observe les va-et-vient.
Et voici l'adulte. Impossible de déterminer s'il s’agit du mâle ou de la femelle : ils sont identiques. Hormis la taille, le cri et le chant, le léger sourcil clair qui surligne le cercle oculaire blanc est le signe le plus caractéristique de l'espèce.
Changement de décor : un petit étang dont les rives sont partiellement nues suite au manque de précipitations. Un limicole indéterminé, probablement un Chevalier culblanc et une Bécassine des marais se tiennent à l'autre extrémité. Des Hirondelles de fenêtres volent au ras de l'eau pour chasser des insectes ou pour boire. Je reste immobile à contempler ce petit paradis, lorsque je découvre un Râle d'eau qui traverse rapidement le plan d'eau pour disparaître entre les roseaux.
C'est un oiseau peu fréquent, assez difficile à observer car très discret. On le repère facilement grâce à son cri particulier de goret, mais le voir est une autre histoire. Par chance, il revient discrètement en se faufilant entre les roseaux pour se nourrir sur les berges toutes proches. Sédentaire ou migrateur à courte distance, il va soit hiverner ici ou alors peut-être migrer cet automne dans le Sud. Et des râles des pays du Nord ou de l'Est viennent passer l'hiver ici, ce qui augmente leur nombre et donc la possibilité d'en observer.
Je poursuis ma balade le long de la rivière et découvre deux Pics épeiches qui se chamaillent frénétiquement entre les branches de frênes et de saules. C'est peut-être une querelle entre un jeune à la recherche de territoire et une femelle. Car c'est bien une femelle que j'arrive à prendre en photo. Le  juvénile a une calotte rouge qui rend toute confusion avec l'adulte impossible.
Je continue ma balade sur les berges desséchées et m'arrête lorsque l'endroit me semble intéressant. Il y a toujours de petits trésors à découvrir : un juvénile de Rouge-gorge par exemple.
Il n'y a pas, selon moi, de grandes ou de petites observations, toutes sont dignes d'intérêt. A l'image de ce Martin pêcheur d'Europe qui, selon les circonstances, la lumière et le décor, devient le personnage d'une scène qui exprime plein d'émotions et raconte des histoires. La nature est magie !
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