Heure d'hiver oblige, me voilà très tôt sur mon vélo pour profiter des magnifiques couleurs d'automne. Bien qu'il fasse encore sombre, j'aperçois un groupe de sept chamois de l'autre côté du petit vallon. Heureusement, c'est un jour sans chasse - ils ne sont chassables que 12 jours au mois de septembre - ce qui signifie un peu de répit pour eux ... et pour moi.
Je m'installe sur une petite arrête rocheuse. J'aime bien ce poste d'observation car il offre une vue sur l'ensemble de la petite vallée. De nombreuses haies, des arbres isolés, des pâturages, des bosquets, deux ruisseaux : un petit paradis de biodiversité. Avec en prime de belles surprises : une femelle chamois et son jeune ... à dix mètres de moi. Je reste immobile. Nous nous toisons de longues minutes, puis ils partent calmement.
En observant plus attentivement les pâturages aux jumelles, je tombe sur trois chevreuils, couchés dans l'herbe. Un havre de paix ... pour l'instant, mais gare ... car demain les nemrods seront à nouveau aux taquets.
Après un long moment de rêveries, je reprends ma balade pour descendre dans les pâturages. Je veille à ne pas faire de bruit pour ne pas déranger la faune mais aussi et surtout, pour entendre les animaux. La chance est avec moi, je tombe nez à nez avec un chamois. Je m'arrête aussitôt et reste immobile. On s'observe quelques secondes, puis il pousse un petit cri d'alarme qui ressemble à un sifflement aigu et disparaît dans les alentours.
Arrivé dans le vallon, je marche le long d’une haie lorsque je tombe sur un petit groupe d’Orites à longue queue. Leurs petits cris caractéristiques m’ont permis de les repérer et de me cacher lorsqu’elles arrivent à ma hauteur.
Elles sont souvent accompagnées par des mésanges, des roitelets et d'autres petits passereaux forestiers. Mais aujourd'hui, ce petit groupe n'est constitué que de cinq-six oiseaux de la même espèce.
C'est une espèce assez commune qui a la particularité de construire de toutes pièces son nid dans un arbre ou un buisson. Une incroyable construction constituée de mousse, de lichens, de fibres végétales et de fils d'araignée.
Essentiellement sédentaire, elle est très attachée à ses sites, qu'elle occupe toute l'année. Et lors d'hiver rigoureux, elles se regroupent les unes contre les autres pour garder le plus de chaleur possible. Une magnifique petite peluche.