Enfin ! Je désespérais d'observer à nouveau des Martins-pêcheur d'Europe car je n'avais fait que quelques rares et furtives observations cette année. Il faut dire que l'année passée n'a pas été facile pour lui ; les inondations à répétition ont mis à mal de nombreuses nichés. Bon, j'aurais tout de même préféré un portrait de face !
Je suis venu il y a quelques semaines lui rendre visite. Mais la berge est restée désespérément inoccupée. Des quatre cavités, aucune d'elles ne semblaient en activité. On distingue celles qui le sont grâce aux traces de pattes à la base de l'entrée du terrier.
Aujourd'hui, il est bien là et se démène comme un beau diable pour nourrir sa famille. Au menu : un vairon, qu'il tient tête en avant afin d'être avaler par un jeune. J'écris il, car il s'agit d'un mâle ; la femelle a la base de la mandibule inférieure orange.
A nouveau lui, mais sur un autre perchoir et sans poisson dans le bec.
... et madame ... enfin ! Avec la base de la mandibule inférieure orange.
Un Merle noir, respectivement une femelle avec le bec bien garni me regarde d'un air sévère. J'ai l'impression que ma présence dérange, hé oui, le nid, que je n'avais pas remarqué, se trouve juste à un mètre au dessus de moi. Je décide alors de quitter les lieux pour lui permettre de nourrir ses jeunes tranquillement.
A son tour, le mâle s'approche de moi et insiste pour que je déguerpisse. Dommage pour moi, je les aimais bien ces Martin !
Je reprends mon vélo et file à quelques kilomètres de là pour visiter un autre endroit habituellement occupé par le Martin-pêcheur. Le lieu est moins bucolique, la berge est très accidentée et relativement éloignée. Après quelques instants à patienter, il arrive avec un vairon dans le bec et se pose sur un perchoir.
Il observe les environs et hop, il s'envole et entre dans la cavité.
Quinze secondes plus tard, il ressort et plonge dans la rivière pour nettoyer la terre qui colle à son plumage.
Pauvre Martin, la concurrence est rude : hérons, harles et cormorans se disputent le peu de poissons disponibles. La destruction des milieux, la pollution et les périodes de canicules répétées sont les principales raisons de l'effondrement des poissons de nos rivières.
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