J'aime les immersions en forêt tôt le matin, elles ont un effet bénéfique indéniable. Après quelques minutes, le rythme devient plus lent, les sens s'éveillent. Le calme qui y règne est apaisant et le chant des oiseaux vivifiant. Les résines, bois, humus, feuilles, fleurs et écorces exhalent des parfums envoutants. Je m'enivre avec bonheur de tous ces bienfaits.
Une balade en forêt est toujours une expérience particulière, pleine de découvertes et de beauté. Et plus encore lorsqu'un grimpereau s'invite dans le tableau.
Note de couleur sur un parterre de feuilles sèches, la pézize écarlate, petit champignon de la famille des morilles et des truffes, est l'un des premiers à apparaître au début de l’année. Le rouge écarlate pourrait-il indiquer un spécimen très toxique ? Eh bien non ! Sans grande valeur gustative, il apporte en cuisine une touche essentiellement décorative.
L'hiver semble bien loin. La forêt est déjà bien réveillée et les bourgeons éclatent avec près d'un mois d'avance.  J'ai la chance d'observer une harde d'une dizaine de chamois qui s'est aventurée dans les pâturages pour déguster les premières jeunes pousses. A mon approche, ils quittent lentement la prairie pour regagner le couvert de la forêt.
Un robuste mâle ferme la marche. Il reste immobile plusieurs minutes en lisière pour s'assurer que je ne représente pas de danger. Je passe à bonne distance, il ne bronche pas. Magnifique rencontre !
Et un grimpereau, un ! Mais lequel ? Le Grimpereau des bois ... ou celui des jardins ?
Les distinguer n’est pas chose facile. Leur plumage étant quasi identique, seule l'écoute de leurs chants permet de les différencier. Encore faut-il les connaître. Par chance, je connais bien la ritournelle du Grimpereau des jardins et par déduction, j'arrive quelques fois à les déterminer.
Un petit groupe de Tarins des aulnes volète dans les branches d'un merisier. Ce mâle, reconnaissable à sa calotte et sa bavette noire, est resté perché quelques instants, le temps de prendre la photo. Migrateur partiel, de petits groupes sont régulièrement observés lors de la migration. Il fréquente volontiers les mangeoires en hiver puis repart au Nord en février-mars. Particularité de l'espèce : son petit bec est spécialement adapté pour atteindre les graines dissimulées dans les strobiles (cônes) des aulnes.
Un chant attire mon attention. Une série de phrases gazouillées, de sons doux et clairs, métalliques parfois. De petites trilles qui s'arrêtent inopinément, puis reprennent un peu mélancoliques. Solitaires en automne et en hiver, mâle et femelle restent sur leur territoire et continuent à chanter, parfois même la nuit. Plus besoin de présenter le Rouge-gorge.
La période de fin d'hiver et début de printemps est propice pour écouter les pics tambouriner. Ce Pic épeiche, le plus commun des pics, choisit méticuleusement la branche qui résonnera le mieux. Entendu loin à la ronde, il signale ainsi son territoire. Prochaine étape : les vols de parade des deux adultes qui se poursuivent et se posent sur un tronc en agitant leurs ailes. C'est tout bientôt !
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