Sortie au petit matin, direction la forêt, pour sa tranquillité et sa fraîcheur. C'est très calme, très peu de mouvements, quasi pas d'oiseaux. Les températures avoisinant les 30 degrés de ces derniers jours en sont certainement la raison. Une souche particulière attire mon attention car elle dégage une forte odeur de goudron. Et pour cause, elle a été maculée par une préparation pour attirer les sangliers et les inciter à revenir à cet emplacement. Désolant !
J'enfourche mon vélo, quitte la forêt et traverse champs et pâturages. Il n'est que 9 heures : un Milan royal profite déjà des thermiques pour faire sa ronde.
Je rejoins la roselière espérant y trouver un peu de fraîcheur. Je m'installe discrètement en bordure d'un petit point d'eau et attends. Les minutes passent, la température grimpe. Soudain, un Gorgebleue à miroir apparait sans bruit entre les roseaux. Incroyable, c'est ma première véritable observation !
Ce migrateur, assez rare, passe souvent inaperçu en raison de son intérêt pour les milieux à végétation dense. Mais avec un peu de chance, on peut l'observer au printemps ou en automne lors de la migration. Migrateur nocturne, celui-ci reprend certainement des forces entre deux étapes. Il vient peut-être du nord de la France, de la Scandinavie ou même de l'est du continent et se dirige vers l'Afrique. Quoique, une récente étude indique qu'il peut également rejoindre l'Inde et le Pakistan.
L'observation de ce matin était trop incroyable. Je reviens donc en fin de journée, au même endroit, avec l'espoir de l'observer à nouveau. Je m'installe discrètement et attends. Une demi-heure plus tard, le voici de retour avec un criquet dans le bec ... une petite halte et il disparait rapidement dans les roseaux.
Vingt minutes plus tard, il réapparaît quelques secondes ... puis disparaît aussi sec, certainement pour s'alimenter. La recherche de nourriture est essentielle pour qu'il puisse continuer son périple dans de bonnes conditions. Il repartira peut-être dans quelques heures, la migration de nuit étant plus sûre et les températures plus douces.
Bref retour sur place le lendemain. Je m’installe et attends dans l’espoir de le revoir. J’attends, j’attends et j’attends ... patiemment. Au bout d’une heure environ, un Martin-pêcheur se pose en face de moi … sympa mais c’est pas lui que j’attendais. Le Gorgebleue à miroir est certainement reparti de nuit suite à la journée d'hier passée à se reposer et se requinquer. Bon voyage l'ami !
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