
Ambiance très particulière - tôt le matin à marée basse - avec cette colonie de touradons en hibernation. Une légende raconte que si l'on tire sur une de ces tignasses, un être moitié elfe, moitié lutin apparait. Un esprit bienveillant qui peut, semble-t-il, nous relier avec le vivant.

La Grande Aigrette n'a pas peur des légendes. Car c'est justement là qu'elle vient chercher sa pitance ... sur la tête des lutins en sommeil. Elle, on peut l'apercevoir dans nos contrés principalement en automne et en hiver. Migratrice et hivernante de plus en plus fréquente en Suisse, la première nidification remonte en 2013 dans la Grande Cariçaie.

Changement de décor et petit détour pour s'enquérir des Râles d'eau.

Une fois installé dans mon affût, je dois attendre une bonne demi-heure avant qu'ils ne se montrent. Toujours aussi discrets, ils apparaissent et disparaissent selon leurs humeurs.

Fidèles à eux-mêmes, ils restent à proximité de la végétation. On n'est jamais assez prudent !

Puis, à tour de rôle, ils pointent pudiquement leur bec et sortent prudemment des roseaux.

Ils se tiennent chacun de son côté, à une dizaine de mètres. Bien qu'ils soient discrets, le balancement nerveux de leur queue permet de les repérer plus facilement.

Selon une étude, les Râles d'eau comme les Gallinules poule-d'eau par exemple, font des mouvements nerveux et saccadés quand ils se déplacent de manière très exposée. Il semble que c'est lié à leur sécurité ; un subtil mélange entre surveillance de prédateurs et recherche de nourriture.

Sur le chemin du retour, une autre Grande Aigrette se mire dans un océan de feuilles mortes.

Speed dating pour un couple de Harles bièvres en formation ? Le tête-à-tête entre la femelle - à gauche - et le mâle - à droite - semble prometteur. Cet idylle naissant requière toute leur attention car, ma relative proximité, ne les a pas fait déguerpir. C'est le printemps !