Les Sommêtres, jeudi 17 octobre. Ce haut lieu de l'observation de la migration n'a pas fait défaut à sa réputation. Nous avons eu la chance d'observer des milliers de Pigeons ramiers en migration. A un moment donné, un ruban de Pigeons ramiers s'étalait dans le ciel juste en dessus des montagnes, sans discontinuer du nord au sud de l'horizon. Incroyable. Un instant rare et intense partagé avec bonheur avec quelques ornithologues avertis. L'autre haut lieu de la migration, Pont de Roide situé à 30 kilomètres à vol d'oiseau,  en a dénombré plus de 650'000 cette journée-là.
En plus des ramiers, nous avons pu observer plusieurs groupes de Milans royaux qui utilisaient les courants d'air chaud ascendant pour s’élever sans efforts. Puis, ils se laissent glisser en descente jusqu’à la prochaine convection thermique. Les populations les plus nordiques traversent l'Europe pour aller hiverner en Espagne ou en France. Plus rarement en Afrique du Nord.
Le Milan royal est certainement l'un des rapaces les plus emblématiques de la Suisse. Environ 3 000 couples nichent en Suisse ce qui représente environ 10 % de la population mondiale ! La Suisse a donc une grande responsabilité pour sa protection. Relativement rare en Suisse romande, il est très présent dans le Jura où il cohabite régulièrement avec son cousin le Milan noir.
La Buse variable n'est pas en reste, elle aussi migre en petits groupes venus principalement des pays nordiques pour aller hiverner dans le sud-ouest de l’Europe, surtout au nord des Pyrénées. Les buses suisses, elles, sont majoritairement sédentaires. Cet individu, au plumage particulièrement blanc, porte bien son nom ... Buse variable.
La migration se prépare aussi pour les Étourneaux sansonnets. Depuis quelques jours, de petits groupes se retrouvent à la tombée du jour pour passer la nuit dans la roselière.
Là, ils seront en sécurité à l'abri des prédateurs. Puis, le lendemain matin, ils retourneront en groupes successifs chercher de la nourriture dans les jardins, les vergers et les cultures diverses, occasionnant parfois des dégâts importants.
Le phénomène de centaines d’Étourneaux sansonnets qui volent ensemble en parfaite symbiose sans jamais se percuter porte un nom particulier : des «murmurations». Dans le groupe, les oiseaux s'organisent ensemble comme un seul et même organisme : ils changent brusquement de direction, se replient, ondulent. Chaque oiseau réagit aux mouvements de ses sept voisins les plus proches.
En vol, l’Étourneau sansonnet est la proie de certains rapaces comme le Faucon pèlerin, le Faucon émerillon ou l’Épervier d'Europe. Mais le fait de former une masse compacte leur permet de se protéger des prédateurs qui n'arrivent pas à cibler clairement un individu.
Vers la fin octobre, les Étourneaux sansonnets vont poursuivre leur migration vers l’Espagne, l’Italie ou encore le Maghreb ! Il est encore temps de profiter de ce magnifique spectacle !
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