Enfin de la neige ... et du froid ! C'est magique. Il suffit d'une petite couche de neige pour mettre en relief les nombreuses empreintes laissées par le renard, le chevreuil, le sanglier et parfois même l'Aigrette garzette. La nature dans toute sa beauté pour se rendre compte de l'incroyable activité du Vivant.
La neige se prête également bien pour photographier le Rougegorge familier : petites touches très graphiques d'orange et de gris sur fond blanc.
Les Rougegorges sont bien équipés pour résister au froid avec leur doudoune pure plumes. Le problème, c'est avant tout la couche de neige qui les empêche de trouver leur nourriture.
Ils sont parfois très nombreux à nos mangeoires ... et dans nos forêts. Et s'il y en a beaucoup, c'est le fait d'une migration d'oiseaux venant du Nord de l'Europe. Car selon les conditions météo, les nôtres restent ici ou descendent plus au Sud.
En hiver, l'espèce à une particularité bien singulière : mâles et femelles chantent pour défendre leur propre territoire. Des notes aiguës, pures et pétillantes comme de petites rivières en cascades.
Mignon comme tout ? Pas vraiment, sous ses airs de petite peluche toute douce se cache un teigneux ! Les mâles peuvent être très agressifs entre eux et les querelles donnent lieu à de sévères prises de bec.
Je poursuis ma balade et découvre une magnifique surprise : un groupe de près de cent Linottes mélodieuses qui fait une brève escale non loin de moi. Depuis quelques jours, j'ai eu l'occasion de voir de petits groupes virevolter d'arbre en arbre, des Tarins des aulnes bien souvent, des Verdiers d'Europe et des Chardonnerets élégants. Mais des Linottes mélodieuses, c'est inattendu et plus rare.
Sa Majesté le Milan royal est ici chez lui, même en hiver. Une récente étude de la Station ornithologique suisse a pu montrer que la plupart des jeunes Milans royaux migrent vers le sud-ouest tandis qu'environ la moitié des adultes restent en Suisse. Le soir venu, ils se rassemblent dans des dortoirs pouvant compter plus de cent individus.
Les Grives litornes sont plus nombreuses en hiver et pour cause, de grands groupes venant du Nord s'arrêtent chez nous pour hiverner. Souvent à terre pour rechercher de la nourriture, elles s'envolent au moindre danger et se réfugient dans les arbres.
Autre décor, cinq cent mètres plus haut où la neige est encore bien présente. Un cri rauque et grinçant venant du sommet des arbres m’a permis de localiser une Grive litorne. Au printemps, une grande partie d'entre elles quitteront leurs quartiers d'hiver pour remonter vers le nord et rejoindre ensuite leurs sites de nidification. Les autres nicheront en Suisse au printemps.
Ma petite virée dans vingt centimètres de neige me donne l'occasion de découvrir d’innombrables traces de lièvres et de renards. A nouveau, c'est un cri, court et plaintif de tonalité assez basse, qui me permet d'apercevoir deux couples de Bouvreuils pivoines. J’avais eu l’occasion d’en observer un, au même endroit, l’année dernière. Sur fond de ciel bleu, la couleur éclatante rose-orange du mâle ne passe pas inaperçue.
La lumière de fin de journée me réserve encore une belle surprise : un Pic cendré. C’est son chant flûté et traînant, suite de cris descendants, qui a révélé sa présence.
Au soleil couchant, quelques instants avant qu'il ne disparaisse, je fais une dernière observation : un Bouvreuil pivoine. La nature est magnifique.
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