C'est les vacances, alors réveil à 4h45 pour profiter du lever du jour à la Petite Camargue alsacienne. Située dans l'ancien lit du Rhin, la réserve naturelle offre de nombreux et magnifiques points d'observation.
De nombreux oiseaux vivent aux abords de la petite dizaine d'étangs. Parmi eux, une espèce particulièrement élégante, attire mon attention : l'Aigrette garzette. Sorte de héron miniature qui a failli disparaître au XXe siècle, victime des modistes qui appréciaient la délicatesse de ses plumes. Migratrice au long cours, elle arrive dans nos régions au printemps et repart à la fin de l’été en direction de la Méditerranée ou de l’Afrique pour y hiverner.
L'Aigrette garzette doit son nom à des plumes ornementales qui apparaissent à l'arrière de la tête pendant la période de reproduction. Elle a le bec noir, est plus petite qu'un héron et a deux grandes pattes noires aux doigts jaunes. Elle séjourne chez nous du printemps à l'été. A ne pas confondre avec sa cousine la Grande Aigrette, qui a le bec jaune, est bien plus grande - comme un héron - et est visible en automne et en hiver.

Elle fréquente des habitats très diversifiés avec deux impératifs : de l'eau pour y trouver de la nourriture et des boisements pour s'y reproduire. Elle vit en colonies plus ou moins grandes - certaines pouvant regrouper plusieurs milliers d'individus - dans lesquelles elle cohabite parfois avec le Héron cendré ou le Héron garde-bœuf.
Le fait d'être dissimulé dans un observatoire permet de magnifiques observations de proximité. A priori craintives, elles se sont laissées observer de longues minutes. Élancées, fines et curieusement silencieuses, elles dégagent une grâce et une élégance très particulière : de petites danseuse de ballet ... à la pêche.
Le site est vraiment remarquable tant par la diversité et la beauté des milieux que par la richesse de sa faune et sa flore. Une belle sortie qui incite à revenir plus régulièrement pour y découvrir les nombreuses espèces qui y séjournent au fil des saisons.
Autre spectacle, le passage discret d'une femelle Fuligule morillon avec une petite dizaine de poussins. Ce canard plongeur - il descend facilement à plus de 5 mètres - se nourrit d'insectes, de coquillages et de graines. Entre novembre et décembre, environ 200’000 Fuligules morillons arrivent en Suisse pour hiverner. Ils viennent principalement de la mer Baltique et de Sibérie occidentale.
La mère est continuellement sur le qui-vive car les poussins sont la proie régulière de nombreux prédateurs aériens, terrestres ou aquatiques. Aussi, la famille suit méthodiquement les berges pour pouvoir se cacher en cas de danger.
Adorable petit poussin ... non ? Allez, encore quelques semaines et il pourra s'envoler et dans quelques mois il découvrira peut-être le Kamtchatka !
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