Ça y est ... enfin des températures de saison ! Les premières mouches sont de sortie ...
... pour le grand plaisir des Hirondelles de fenêtre qui sont de retour après avoir parcouru près de 6'000 km. Belle performance pour cette athlète d'environ 20 grammes. Le logis et le couvert étant garantis, il est temps de se mettre au travail : se reproduire avant de repartir en Afrique dans moins de cinq mois. Malheureusement, en trente ans, les effectifs se sont effondrés de plus d'un tiers en Suisse.
L'Hirondelle rustique, revenue quelques semaines plutôt, couve déjà. Mais son nid, fabriqué avec de la terre argileuse, renforcée de paille et d'herbes sèches a nécessité des travaux de rénovation. C’était, il y a encore quelques dizaines d'années, l'hirondelle typique des écuries. Malheureusement, elles sont victimes de l'intensification agricole et en particulier de l'abandon progressif des étables traditionnelles qui leur fournissaient chaleur et insectes à profusion.
Je me suis levé de bonne heure ce matin pour profiter du réveil cadencé des oiseaux. Le premier entendu est le Rougequeue noir qui débute son récital plus d'un heure avant le lever du soleil. Puis c'est la Grive musicienne, le Merle noir, le Rougegeorge familier, ensuite le Troglodyte mignon, le Pinson des arbres et le Pouillot véloce. La Mésange charbonnière, la Fauvette à tête noire chantent plus ou moins précisément au lever du soleil. Enfin le Chardonneret élégant et le Verdier d'Europe poursuivent le concert durant la matinée. Bien entendu, la liste n'est pas exhaustive. Et surprise, c'est une Mésange bleue qui vient prendre la pose dans les premiers rayons du soleil.
Elle installe son nid bien au chaud, sous les tuiles, derrière la planche de rive. Ces incessants allers-retours avec du matériel de construction m'ont permis de localiser son nid. La femelle le construit seule, puis elle pond 9 à 13 œufs qu'elle couve pendant une quinzaine de jours. Le mâle assurera alors le ravitaillement. Si les conditions le permettent, une deuxième nichée verra le jour.
Une autre mésange est aussi affairée à la construction de son nid. La Mésange nonnette est cavernicole et  cette anfractuosité lui convient parfaitement. Comme sa cousine, elle construit son nid avec de la mousse, des lichens, des brins d'herbe et autres poils. Puis, elle pond 7 à 10 œufs qu'elle couve seule.
Cette nichée est déjà au stade du nourrissage. Mâle et femelle s'y collent pendant un peu plus de quinze jours, puis lorsque les juvéniles quittent le nid, ils seront encore nourris quelques temps. Contrairement à ses cousines, la Mésange nonnette n'engendre qu'une nichée par saison.
Fin de journée. Je pédale en direction d'une carrière dans l'espoir de revivre le spectacle vécu l'année dernière à pareille date : le vol de centaines d'hirondelles venues ici pour se nourrir ou chercher de la boue pour construire leur nid. Malheureusement pas ou peu d'hirondelles aujourd'hui, mais un spectacle ma-gni-fi-que : une famille de Renard roux qui se prélasse au soleil couchant.
Manifestement la tanière se trouve entre les gros rochers extraits de la carrière. Mâle et femelle l'occupent avec quatre petits renardeaux. Les jeunes sortent au bout de quatre semaines. Ils sont sevrés à neuf semaines, puis passent l'été avec leurs parents et se dispersent à l'automne. Surprenant de les voir ici dans cet univers minéral et peu hospitalier. Heureusement les alentours - forêts et pâturages - offrent des milieux plus favorables.
Après une vingtaine de minutes, le mâle quitte le groupe et part en chasse, la nuit lui étant plus favorable. Omnivore, il passe environ le tiers de son temps à chasser des petits rongeurs mais aussi des oiseaux, des grenouilles et des lombrics. Ça c'est pour le renard des campagnes, celui des villes est exclusivement nocturne car l’environnement urbain est trop dangereux durant la journée. Mais le jeu en vaut la chandelle semble-t-il, car la nourriture des humains s'y trouve à foison et de plus en plus de goupils s'installent en ville.
Et pour terminer, une observation assez rare dans nos contrés : le Merle à plastron ! Les deux individus observés à la Haute-Borne étaient certainement en migration - quoique très en retard - ou alors c'était un couple nicheur en quête de territoire ? Le Merle à plastron affectionne les forêts de montagne situées au-dessus de 1100 m, ombragées et humides, riches en résineux et ouvertes sur des pâturages. Une future nichée dans le Jura ?
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