Petite balade aux étangs très très tôt, avant le lever du soleil. L'ambiance est particulière, pas un bruit provenant de l'activité des humains, seuls quelques cris d'oiseaux au loin. C'est magique.
Je profite de l'obscurité pour me cacher sur la berge derrière quelques troncs échoués. Une vingtaine de minutes plus tard, un Cygne tuberculé, s'approche doucement de ma cachette. Doit-t-on encore le présenter, lui, sa Majesté à la robe blanche immaculée, que l'on trouve en grand nombre à peu près sur tous les plans d'eau ? Parfois domestiqué mais, heureusement, encore très souvent sauvage et craintif.
Par contre, les deux canards méritent une petite présentation. Le Tadorne casarca, est une petite oie originaire d'Asie centrale, d'Afrique du Nord et d'Europe du Sud-Est. Donc rien de très local ; ce sont essentiellement des échappés de captivité ou parfois des individus relâchés volontairement. Le problème c'est qu'ils ne sont pas commodes, relativement agressifs voir même intolérants envers les autres oiseaux indigènes.
Ces magnifiques oiseaux représentent pourtant une menace pour l'écosystème car ils sont de plus en plus nombreux. On observe même qu'ils chassent de leur nichoir des Effraies des clochers, des Faucons crécerelles et des Chouettes hulottes. En 2024, en Suisse, ils étaient chassables et de nombreuses mesures ont été prises afin d'éviter leur propagation. Mais les résultats ont été très décevants. Depuis 2016, le Tadorne casarca ne fait l’objet de mesures de régulation que le long des rives où il y a des conflits avec la protection d’espèces menacées.
Elle aussi mérite une présentation : il s'agit de la Sarcelle d'hier. Un superbe petit canard de surface qui niche dans les pays du grand Nord et vient passer l'hiver sur nos lacs et plans d'eau. Et ils ne sont pas les seuls, près d’un demi-million oiseaux d’eau de tous crins viennent y passer l’hiver. Cette femelle a un plumage très discret toute l'année. Le mâle uniquement à cette période. Dans quelques semaines, il va arboré un magnifique masque châtain, avec une large tache vert sombre en croissant qui englobe l'œil et redescend sur l'arrière du cou. Aussi spectaculaire qu'un masque de catcheur mexicain.
Son régime alimentaire se compose principalement d'invertébrés - mollusques, vers, insectes, crustacés - mais changement de régime en hiver : elle consomme dès lors principalement des graines de plantes aquatiques qu'elle filtre avec son bec. A ne pas confondre avec sa cousine - moins fréquente - la Sarcelle d'été qui, lors de la migration en août et septembre, traverse la Suisse en direction de l'Afrique pour y hiverner.
La lumière augmente insensiblement. Un Héron cendré parcourt la berge à la recherche de nourriture. Sa silhouette est très surprenante, on dirait une autruche. Il écarte ses ailes alors que d'habitude elles sont repliées sur les côtés. Les petits passereaux agissent ainsi pour lutter contre le froid ou impressionner un adversaire. Mais lui que fait-il ? Technique de pêche ou problème technique ?
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