Camargue épisode 3. En hiver, les autres stars de la Camargue après les Flamants roses, sont les Grues cendrées. Après avoir passé l'été à se reproduire au nord de l'Europe, plus précisément en Suède, Norvège, Finlande, Allemagne et Pologne, les Grues cendrées migrent en direction de l'Afrique du Nord et de l'Espagne pour y passer l'hiver.
Mais depuis les années 2000, on en observe de plus en plus en Lorraine, en Champagne-Ardenne et en Vendée. En Camargue, ce sont près de 27 000 Grues cendrées qui ont été recensées en 2023. La population croit de manière spectaculaire et ce, pour deux bonnes raisons : l'espèce est protégée en Europe depuis les années 90 et elle trouve ici facilement de quoi s'alimenter.
Les Grues cendrées sont actives dès l'aube. De grands groupes de plusieurs centaines d'individus se mettent alors en mouvement dans une joyeuse cacophonie. Elles se rendent dans les champs et les zones cultivées pour se nourrir. Sporadiquement quelques individus traversent le ciel à faible hauteur pour se rendre sur un autre spot.
Omnivores et opportunistes, elles mangent ce qu’elles trouvent, que ce soient des glands, des racines, des pousses fraîches ou des céréales. Tout y passe. Au grand dam des agriculteurs qui voient d'un mauvais œil l'arrivée de ces énormes groupes qui peuvent causer des dégâts considérables sur les semis d'orge et de blé.
Au crépuscule, elles retournent au dortoir, toujours en criant. En Suisse, lors de la migration automnale, il n'est pas rare d'entendre leur cri particulier de trompettes rompre le silence de la nuit. Lors de ce voyage en Camargue, les Grues cendrées nous ont réservé de belles surprises. Inattendues, elles apparaissaient soudainement et se laissaient observer - à bonne distance bien sûr - dans le ciel ou sur terre, en petits ou en énormes groupes ... et toujours en musique. Pouet pouet!
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