Petite sortie au Tessin. La migration se terminant sous peu, il est encore temps d'en profiter. Direction la vallée de la Verzasca pour s'installer quelques jours dans un rustico, petite bâtisse rurale de pierre sèche. Tout proche se trouve le pont des Sauts, Ponte dei Salti en italien. Un véritable petit bijou qui enjambe une rivière émeraude dans un paysage montagneux impressionnant.
Première découverte, un Moineau cisalpin. C'est la première fois que je l'observe. Assez semblable à notre Moineau domestique, il s'en différencie par sa joue blanche et son capuchon brun-roux. Le Moineau friquet, l'autre espèce présente chez nous, arbore elle une petite tache noire sur la joue.
Direction les Bolle di Magadino au bord du Lac Majeur. Une vaste réserve naturelle située aux embouchures du Tessin et de la Verzasca. L'incroyable diversité de biotopes permet à de nombreux oiseaux de nicher ou sert d'escales à d'autres espèces pendant leurs migrations. Le site compte 54 espèces de plantes et 154 espèces animales inscrites sur les listes rouges des espèces menacées de Suisse.
Durant les trois jours, nous avons vu ou entendu plus de 80 espèces d'oiseaux. Des dizaines de Gobemouches noirs, de Corneilles mantelées, de Rougequeue à front blanc, de Torcols fourmiliers, d'hirondelles, fauvettes, pouillots, martinets, busards, faucons, chevaliers ... et plein d'autres. Bon, mes excellents guides et compagnons de voyage y étaient pour beaucoup.
Dans un autre milieu, agricole cette fois, nous avons pu observer un Pluvier guignard à moins de 20 mètres. Pas farouche, l'oiseau était signalé la veille déjà sur ornitho.ch et par chance nous avons pu le trouver ... ou plus exactement, nous avons pu localiser les ornithologues qui l'observaient.
Ce Pluvier guignard s'arrête ici quelques jours et repartira tout au nord où il nichera sur les hauts plateaux dénudés ou dans la toundra. Écosse, Norvège, Scandinavie, Sibérie ... il a le choix. Particularité de l'espèce, c'est le mâle, plus petit et moins coloré, qui couve les œufs une trentaine de jours. Il est quelques fois vu en migration dans la plaine de Coeuve-Vendlincourt ou au sommet du Chasseral. Première observation me concernant.
Retour en forêt pour découvrir un oiseau étonnant : le Torcol fourmilier. Il doit son nom à sa faculté à étirer et tordre son cou quand il est intrigué ou en danger. La veille nous l'avons entendu à de très nombreuses reprises et même observé plusieurs individus dans un pré. Le jour suivant, nous étions dans un cabane d'observation placée à bonne hauteur lorsqu'il s'est posé à moins de dix mètres.
Son régime alimentaire est constitué essentiellement de fourmis qu'il capture avec sa très longue langue. Et bien qu’il niche dans des cavités, il ne creuse pas sa loge, à la différence des autres pics. Migrateur, il passe l’hiver en Afrique du Nord et revient au printemps nicher en Europe. La population suisse est en augmentation avec environ 1000 à 2500 couples et elle se concentre essentiellement en Valais, au Tessin et au pied du Jura vaudois. Quel plaisir de pouvoir l'observer tout proche.

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