Un week-end de Pâques qui s'annonce haut en couleur ... du soleil, du soleil et encore du soleil. Mon terrain de jeu pour ces quelques jours se situera autour de cette dalle rocheuse. C'est là, dans les alentours, que j'ai entendu le chant mélancolique du Pic cendré.
De très bon matin, je prends mon vélo et grimpe jusqu'à son territoire. Je dois être attentif au moindre signe si je veux l'apercevoir. Car il s'agit bien de l'apercevoir ; le voir et l'observer est plutôt rare tant il est discret et farouche. Et j'ai eu de la chance aujourd'hui : il chante quelques fois à la cime d'un arbre.
Il est difficile à voir car il se nourrit principalement à terre, souvent sur du bois mort ou des souches. Il capture principalement des insectes avec une forte proportion de fourmis. Petite partie de cache-cache pour la photo : un chant furtif que je localisais vers la cime alors que c'est tout en bas, à gauche du tronc, qu'il se cache. Sa petite calotte rouge permet de le localiser ... subtil non !
Le jour suivant, la partie de cache-cache reprend. J'entends un premier chant, puis un deuxième qui semble lui répondre. Bien caché, je scrute les alentours depuis mon observatoire et découvre successivement le mâle et la femelle. Ces brèves apparitions me réjouissent car il s'agit certainement d'un couple et probablement la perspective d'une nidification.
Plus tard dans la matinée, alors que je n'avais plus rien entendu depuis plus de deux heures, le mâle se pose  sans bruit à dix mètres de moi ... mais malheureusement il repart aussitôt.
Dernière sortie consacrée au Pic cendré. Les observations des derniers jours me permettent de mieux comprendre ses habitudes et, par là même, d'augmenter les chances de le voir. Mais je ne veux pas me prendre au jeu et occasionner des dérangements durant cette période particulièrement de nidification. Je redescend à vélo, le cœur léger, conscient de la chance que j'ai eu d'observer cet espèce rare (300 à 700 couples en Suisse ; en danger sur la liste rouge des espèces menacées).
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