Dernière journée de soleil avant quelques jours de pluie. Je pars avant le lever du soleil pour écouter le chant des oiseaux. Je me cache entre deux buissons et attends les premiers rayons de soleil. Des Merles noirs rivalisent avec leurs chants toniques et flutés. Mais c’est une femelle qui surgit dans la lumière très particulière de l’aube.
Plus tard, j'aperçois un Pouillot véloce qui vient rechercher des insectes dans un jeune sapin. Il chantait depuis plus d’un quart d’heure dans les alentours, mais je n’arrivais pas à le localiser. Son chant est très facile à reconnaître : un tsip tsap répété inlassablement.
Le soleil monte progressivement dans le ciel. Je poursuis ma balade le long d’une haie en veillant à bien rester dans l’ombre. Tous les sens en alerte, je chemine lentement, un pas après l’autre. Rester discret et ne pas être vu est la clé pour observer les oiseaux. Un Pic épeiche se manifeste par une série de tambourinements. Ainsi repéré, je l’observe creuser l’écorce à plusieurs endroits à la recherche d’insectes xylophages et leurs larves.
J’arrive ensuite en lisière de forêt, c’est la Fauvette à tête noire qui règne ici. Un mâle, avec son béret noir, chante à tue-tête pour défendre son territoire. La femelle qui abhorre un béret brun-roux, se tient en retrait dans les buissons. De nombreux autres chants parviennent de la forêt : la cavalcade du Troglodyte mignon, la ritournelle du Pinson des arbres, le grondement placide du Pigeon ramier et le hennissement de la Mésange bleue.
Je m’éloigne de la forêt pour longer une parcelle de vigne. Un Geai des chênes s’approche progressivement de ma cachette. Il passe d’un perchoir à un autre en chassant au sol des orthoptères (grillons) et autres insectes, puis il traverse à dix mètres sans me voir et poursuit sa chasse méthodiquement.
Je poursuis ma balade lorsqu'un léger tambourinement se laisse entendre. C'est un Pic épeiche qui, à coups de bec, creuse l'écorce. Assurément un mâle à voir le rouge de sa nuque. De grandes tâches blanches sur les épaules et une longue moustache : on ne peut le confondre avec son cousin le Pic mar.
Plus loin, sur un gratte-cul, une Orite à longue queue se pose précipitamment puis s'envole immédiatement lorsqu'elle est rejointe par une autre. Un couple certainement. Pas de dimorphisme : mâle et femelle sont identiques. Et pas de chant à proprement parlé, mais deux cris distincts et caractéristiques.  Un "tsrriiih" sec roulé, souvent répété ou alors un "sii" répété trois fois "sii sii sii".
Ma balade se termine au bord de l'eau avec la présence d'une Grive litorne. Cette grive est facilement reconnaissable à la tête grise mais et surtout à son chant jacassant et parfois même agaçant lorsqu'il est répété sans arrêt. Souvent en groupe, parfois avec d'autres espèces de grives, elles se tiennent fréquemment au sol pour chercher vers et insectes.
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