Sortie de trois jours avec la Société des sciences naturelles du Pays de Porrentruy (SSNPP) à Saas-Almagell. Exceptionnellement c'est pas à vélo ... car c'est trop loin !
Le premier spot au programme était celui des Guêpiers d'Europe à Leuk. Malheureusement, nous étions soit trop tôt, soit trop tard. Il y avait très très peu de mouvement à notre arrivée, juste quelques individus en chasse. La période des accouplements était certainement terminée. Calme plat, ils sont certainement en train de couver. Par chance, les Hirondelles rustiques étaient bien présentes ... et en période de nourrissage !
Le spectacle était magnifique : des juvéniles au McDo qui attendent patiemment la becquée et des parents qui se démènent comme des beaux diables pour nourrir ces damoiseaux.
Quelques prises de bec étaient parfois nécessaires pour assurer sa place dans la file d'attente. Un peu survoltés ces ados, mais ça va passer avec l'âge ... paraît-il.
Excursion au barrage du Mattmark qui est, entre autre, la plus grande digue en terre et en pierre d'Europe. Mais c'est aussi un paysage riche en raretés botaniques. Un Traquet motteux, habitant typique de la montagne, est observé durant le pique-nique. Lui se nourrit essentiellement d'insectes mais complète volontiers son régime alimentaire avec des petites baies. Nous, nous mangeons des sandwichs. Il regagnera en automne ses lieux d'hivernage jusqu'en Afrique. Nous, nous rentrons le lendemain au Jura.
Un autre oiseau typique de ce milieu est également observé, il s'agit de l'Accenteur alpin. Particularité de l'espèce : la polygynandrie, ce qui signifie que les mâles cherchent à féconder le maximum de femelles et les femelles à attirer le maximum de mâles. Elle est pas belle la vie ?
Mais la raison principale de notre sortie à Saas-Almagell c'était lui : le Gypaète barbu. Un incroyable revenant qui avait complètement disparu des Alpes au début du 20ème siècle. Le travail de réintroduction débuté en Autriche en 1986 - 1991 en Suisse - porte lentement ses fruits. Ils sont actuellement plus de 220 individus dans les Alpes. La partie suisse abritait 27 couples l'année passée.
Une des particularités du Gypaète barbu est qu'il se nourrit d'os qu'il avale directement. Il peut capturer occasionnellement des proies vivantes, comme de jeunes oiseaux au nid, mais près de 90% de sa nourriture est constituée d'os et de tendons.
Ce site abrite depuis quelques années un couple qui élève annuellement un jeune avec succès. Les immatures sont entièrement bruns, avec la tête noirâtre. Nous aurons l'occasion de le suivre évoluer dans un décor incroyable. Dans 6 ans, il aura son plumage d'adulte. Dans 8 ans, il pourra se reproduire et si tout va bien pour lui, il vivra encore une vingtaine d'années.
Le Gypaète barbu est le plus grand oiseau nicheur des Alpes, avec une envergure de plus de 2 mètres 50. Il profite des courants chauds qui viennent se cogner contre la falaise pour se déplacer sans dépenser d'énergie. A ce moment-là, tout est infiniment beau : l'animal et le minéral. Un spectacle sans pareil.
Petite excursion au Hohsaas. La télécabine part de Saas-Grund pour arriver à 3146 mètres d'altitude. Imposant paysage rocheux avec une vue imprenable sur la région du glacier et sur 18 sommets de plus de 4000 mètres.
Lors de la descente, juste en dessous de la limite des arbres, nous observons une Linotte mélodieuse. Exclusivement granivore, elle affectionne particulièrement les "mauvaises herbes" et ici il y en a à foison. C'est le mâle qui arbore fièrement cette couleur rouge sur le front et la poitrine.
La femelle ressemble au mâle, mais en plus terne, sans couleur rouge et son plumage est nettement plus strié. Elle est probablement en train de couver une deuxième nichée. L'oiseau à droite est peut-être un juvénile, il ressemble à la femelle, mais semble globalement plus roux. Au total, ce sont plus de 70 espèces que nous aurons l'occasion d'entendre ou de voir pendant ces trois jours. Du bonheur !
Retour au début