Rare et très belle observation pour ce début de journée, un couple de Couleuvres à collier profite des premiers rayons de soleil. Non venimeuses et inoffensives pour l’homme, elles apprécient la proximité des points d’eau avec des grenouilles, des crapauds, des tritons et autres animaux aquatiques.
Par contre rien à craindre pour cette Foulque macroule. Les deux serpents resteront une dizaine de minutes à se réchauffer puis, ils disparaitront imperceptiblement dans les roseaux.
Par contre, cette Grenouille verte a du soucis à se faire car la couleuvre n'en ferait qu'une bouchée. La technique est spectaculaire : la couleuvre engloutit sa proie vivante, qui ne se laisse pas faire et se gonfle d’air pour se défendre. Le serpent tente alors de l'engloutir par l’arrière, la forçant à expulser l’air par la gueule. Mais heureusement rien de tel pour celle-ci.
Mais quand même, elle n'est pas raisonnable en signalant ainsi sa position avec ses coassements intenses et ses sacs vocaux bien visibles. La vive concurrence que se livrent les mâles durant les concertos sert à attirer les femelles. Et à cette période, ils n'ont que ça en tête, se reproduire !
Plus tard, j’aperçois, à quelques mètres, un jeune qui ondule sur l'eau et se volatilise dans les roseaux.  Cela faisait bien longtemps que je n'avais vu de couleuvres - trois aujourd’hui - quelle chance. Malheureusement l’homme ayant détruit une grande partie de ses habitats, elle est plus rare. Celle-ci mesure une trentaine de centimètres seulement, alors que la femelle, qui est beaucoup plus impressionnante, peut atteindre près d'un mètre, voir plus. Le mâle est plus petit, quatre-vingt centimètres environ.
Mais bon, revenons à nos moutons, respectivement à nos oiseaux. Car ils sont tout proches, des juvéniles de Rousserolle effarvatte piaillent pour recevoir la becquée. L'un se tient discrètement dans l'ombre ...
... un autre est caché derrière les roseaux ...
... mais les deux se précipitent, faisant fi des dangers potentiels, lorsqu'un adulte arrive pour le ravitaillement. L'estomac passe avant tout !
Autre lieu, autre rencontre : une Mésange charbonnière en quête de nourriture. Un juvénile fraîchement émancipé s'approche tout près de moi et me toise de longues minutes depuis son perchoir. Il penche la tête à droite, sautille un peu, puis penche la tête à gauche comme pour provoquer une réaction de ma part. Mais je reste parfaitement immobile : en fait j'attendais la Pie-grièche écorcheur :-(
Plus loin, c'est un Moineau domestique, un mâle qui ne semble pas farouche. Il s'interroge peut-être des agissements de ce bipède tapi au pied de la haie. Même attitude que chez la mésange - un regard à droite, un autre à gauche - pour mesurer la menace que je représente ? De la concurrence dans son garde-manger peut-être ? Ce fidèle compagnon de l'homme est tellement commun que parfois nous ne le remarquons même plus.
Et un autre juvénile - c'est de saison - pour terminer cette chronique. Un jeune Renard roux, déboule tête baissée, à une cinquantaine de mètres. Il quadrille une prairie récemment fauchée dans l'espoir de trouver un campagnol.
A quelques mètres de moi, il relève la tête et m'observe longuement .... une trentaine de secondes qui me sembleront une éternité. Quelle intense émotion de se plonger dans son regard mystérieux.
Retour au début