C'est la saison creuse pour les observations ornithologiques ... mais c'est aussi la saison où des juvéniles se retrouvent au sol sans savoir voler... ce Moineau friquet en fait partie. C'est certainement le plus téméraire de la nichée et il a probablement quitté le nid un peu trop tôt. Mais ce n’est qu’une question de temps avant qu’il puisse voler et se mettre en sécurité. Pas de souci pour l'intendance, ses cris alerteront ses parents qui viendront rapidement le nourrir ... à moins qu'un chat ne passe par là.
Fin d'après-midi, le cordon boisé qui borde la petite rivière réserve quand même quelques surprises. Une Orite à longue queue farfouille dans chaque petit recoin pour y dégotter un insecte. Elle sera rapidement rejoint par une dizaine d'autres. Elles se nourrissent surtout d'insectes, de leurs larves et de leurs œufs qu'elles débusquent facilement dans les interstices des écorces grâce à leur petit bec court et pointu.
Autre surprise, une Mésange bleue. Comme sa cousine à longue queue, elle est en recherche de nourriture. Toutes les deux fréquentent les mêmes milieux et sont des acrobates hors-pair. Elles peuvent se suspendre à l'envers, tenir leur nourriture dans une patte et se laisser tomber à la verticale. Un spectacle magnifique !
Plus loin, un jeune Pouillot véloce compte encore sur ses parents pour être nourri, mais plus pour longtemps car il me semble proche de l'émancipation. Après quinze jours passé au nid, il est encore nourri une petite quinzaine de jours par la femelle, puis terminus : il se débrouillera tout seul. Un régime majoritairement insectivore composé d'insectes divers, de larves, d'araignées et autres petits délices. Particularité de l'espèce : elle niche au sol dans un nid en forme de boule, fait d'herbes sèches et de feuilles mortes, bien caché sous une touffe d'herbe.
La tombée du jour approche. Au loin, à proximité de la roselière, une nuée d'Étourneaux sansonnets se regroupent pour y passer la nuit. Le fait d'être nombreux permet de se protéger des attaques du faucon ou de l'épervier. Plus tard dans la saison, de très grands regroupements donneront lieux à des ballets aériens fascinants. Les oiseaux volent comme un seul et même ensemble, chacun réagissant aux mouvements des sept volatiles les plus proches.
Cet Étourneau sansonnet ne semble pas concerné par les péripéties de ces congénères. Il préfère peut-être la compagnie des Moineaux domestiques pour passer la nuit. La fable du vilain petit canard revisitée et mise à jour ?
Le soleil a disparu et la nuit s'invite progressivement. Au milieu de la rivière, deux Canards colverts se sont installés sur un petit rocher. Ils espèrent que leur mimétisme les préserve des attaques nocturnes. Me concernant, l'astuce a bien fonctionné car j'observais au loin un groupe de quelques individus sans me rendre compte que ces deux-là étaient si proches.
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